Jan Staelens : « On travaille sur un plan d’investissements assez important pour Imagix Tournai »

Le 22 novembre 2005, Imagix Tournai voyait le jour et succédait au Multiscope Palace. Créé par la famille Carpentier, le multiplex de 10 salles a été revendu en 2015 au groupe Deficom.

A la tête d'Imagix, Jan Staelens a dû faire face à la crise covid en 2020. "Les cinq premières années, on avait fait un travail de dingue en rénovant pratiquement toutes les salles. Le covid a provoqué un arrêt soudain et il a fallu un temps de guérison de deux ans. Aujourd'hui, on peut dire qu'on est presqu'au niveau d'avant. On est entre 350.000 et 400.000 spectateurs quand on a une bonne année", explique-t-il.

Aujourd'hui, les cellules commerciales du multiplex font triste mine. "On travaille sur un plan d'investissements assez important sur les sols à côté et surtout pour redynamiser les concessions qui ont fait faillite pendant le covid. On a une dizaine de demande pour venir ici. Cela donne de l'espoir", poursuit-il.

Avant la crise sanitaire, plus de 20 millions de Belges se rendaient dans les salles de cinéma. En 2023, ils n'étaient plus de 15,5 millions et 2024 a été marquée par une baisse de 8% de la fréquentation. Les plateformes de streaming comme Netflix et Disney+ ont fait changer les habitudes des consommateurs. Mais, pour Jan Staelens, ces plateformes vont se tourner vers les cinémas pour diffuser leurs contenus. "Sony et Canal+ France investissent dans les cinémas. Nous voyons ça comme une opportunité. Cela fait des années qu'on demande que les grandes productions en streaming passent dans les cinémas. La guerre du streaming est pratiquement finie. Tout le monde a pris sa position. Donc, à nouveau, ils vont regarder les cinémas."

Les salles de cinéma doivent faire face à la hausse du streaming illégal via l'IPTV. "C'est le danger le plus important. On peut regarder des films récents sur sa télévision. C'est dommage. Aujourd'hui, ce n'est pas tout à fait attaqué par nos politiques", déplore Jan Staelens.

Aujourd'hui, les projectionnistes, les caissiers, les hôtesses avec leur panier de friandises à l'entracte ont disparu. Certains estiment qu'Imagix Tournai manque de chaleur humaine. "Les gens achètent de plus en plus leurs tickets à l'avance sur leur smartphone. C'est à nous de créer un environnement où ils peuvent venir avant et après. On ne veut pas déshumaniser. A Mons, on a créé une caisse zéro où il y a toujours des gens. Malheureusement, à Tournai, on ne peut pas encore le combiner avec le shop. Mais, vous allez revoir des humains à l'entrée", fait savoir Jan Staelens.

Découvrez notre documentaire inédit sur les salles de cinéma de Tournai en replay ici.